La cérémonie de clôture de la première édition des Journées Scientifiques de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) s’est tenue le 5 décembre 2025 au Centre National Cardinal Paul Zoungrana à Ouagadougou. Après trois jours de communications, de panels, d’expositions et d’échanges ayant rassemblé des chercheurs, des experts, des décideurs publics, des universitaires et des professionnels du monde agricole, l’évènement s’est refermé sur un moment solennel d’hommage aux anciens directeurs de l’Institut. L’occasion également de dresser un bilan scientifique dense et d’identifier des perspectives de valorisation des résultats.
Dès l’ouverture, le déroulé annoncé (rapport général, animation, hommages aux anciens directeurs, remise de distinctions et clôture officielle) laissait présager une cérémonie axée autant sur la reconnaissance et la mémoire que sur la synthèse des travaux scientifiques.
Le président du comité scientifique, Dr Paul Savadogo, a livré un rapport détaillé retraçant l’ensemble du processus ayant conduit à cette première édition. Il a rappelé que les Journées se sont tenues du 3 au 5 décembre avec le soutien de plusieurs partenaires, notamment le Programme de résilience du système alimentaire en Afrique de l’Ouest (PRSA).
L’évènement, a-t-il indiqué, a mobilisé des délégations venues de onze pays et réuni de nombreuses institutions nationales et internationales, universitaires et de recherche.
Un volume scientifique inédit
Selon le rapport général, 599 soumissions ont été reçues pour cette édition inaugurale. Parmi elles, 545 ont été retenues et présentées sous forme de communications orales ou d’affiches. Les échanges ont été organisés autour de six axes majeurs couvrant l’amélioration variétale, la santé animale, l’environnement et les ressources naturelles, la production durable, la mécanisation ainsi que les questions climatiques et économiques.
Plus de cinquante sessions ont été conduites en parallèle, avec deux communications introductives animées par le Dr François Lompo et le Pr Jacques Simporé, tandis que des expositions présentaient des technologies développées en laboratoire ou sur le terrain.
Dr Savadogo a noté l’importance de cette diversité et insisté sur la valeur des contributions déposées, qui devront désormais suivre un processus de publication scientifique. Pour lui, « l’ensemble des communications prévues a été présenté », ce qui constitue un marqueur encourageant pour une première édition appelée à se pérenniser.
Le temps fort : un hommage appuyé aux anciens directeurs
Le directeur de l’INERA, Dr Drissa Sérémé, a ensuite pris la parole pour un moment solennel. Il a rappelé que « l’on ne bâtit solidement l’avenir qu’en honorant ceux qui ont posé les fondations ». Les anciens directeurs, ayant marqué l’histoire institutionnelle, ont été cités un à un.
Dans un discours traversé de gratitude et de respect, il a souligné ce qu’il a appelé un héritage de rigueur scientifique, d’engagement et de sens du service public. L’hommage s’est conclu par une minute de silence en mémoire de feu Albert Guigma.
La cérémonie a été ponctuée par la remise d’attestations et de trophées aux anciens responsables présents, traduisant symboliquement une reconnaissance institutionnelle rarement montrée lors d’évènements scientifiques au Burkina Faso.
La dimension humaine d’une clôture
Le Délégué Général du CNRST, Dr Emmanuel Nanéma, a salué à son tour la qualité de l’organisation et la pertinence de l’hommage rendu. Il a indiqué que les journées scientifiques qu’il avait dirigées par le passé n’avaient pas connu cette dimension mémorielle et a encouragé les autres instituts à honorer leurs prédécesseurs « afin que l’histoire se poursuive avec humilité et reconnaissance ».
Dans son intervention officielle de clôture, il a souligné la diversité des contributions, l’engagement des chercheurs et l’importance de poursuivre la diffusion des innovations auprès des utilisateurs finaux. Il a également insisté sur la nécessité de renforcer le transfert des technologies, afin que les résultats scientifiques s’inscrivent dans le quotidien des producteurs, des éleveurs et des transformateurs.
Il a déclaré closes les Premières Journées Scientifiques de l’INERA en invitant les participants à rejoindre leurs lieux de travail respectifs avec l’ambition d’étendre ces acquis.
Un premier bilan prometteur
Dans l’ensemble, la clôture aura permis de rappeler les enjeux essentiels : une recherche dynamique, riche et active ; un volume scientifique élevé ; une participation internationale marquante ; une mobilisation intergénérationnelle et un intérêt réel des institutions.
Elle aura également esquissé des pistes d’amélioration, notamment en matière de publication scientifique, de vulgarisation des résultats et de transfert de technologies.
Vers une tradition scientifique nationale
Au-delà du bilan, chacun des intervenants a soutenu l’idée que ces journées devront devenir un rendez-vous régulier. Plusieurs acteurs ont insisté sur la nécessité de maintenir ce cadre d’échange et de réflexion pour continuer à fédérer les compétences et valoriser les résultats de recherche. Dr Sérémé a exprimé l’espoir que les recommandations issues des panels soient mises en œuvre au cours des prochaines années.
Cette première édition, marquée par une forte participation et par une conclusion teintée de reconnaissance intergénérationnelle, pose les bases d’un évènement scientifique appelé à évoluer et à s’imposer dans le paysage national.
Ainsi s’achève la première édition des Journées Scientifiques de l’INERA. Une rencontre dont la clôture, entre hommage et perspectives, aura montré qu’au-delà des résultats présentés, la recherche burkinabè continue d’avancer, forte de son histoire, de ses experts et de sa capacité à fédérer autour d’elle un écosystème scientifique et institutionnel toujours plus engagé.
Abrandi Arthur Liliou
Les anciens directeurs de l’INERA ont reçu des attestations de reconnaissance et des trophées (Photos)
Les chiffres de la première édition (JSI 2025)
- 3 jours de travaux
- 11 pays représentés
- 599 soumissions
- 545 communications retenues
- 6 axes thématiques
- 51 sessions
- 2 conférences inaugurales
- Et plusieurs expositions et panels
