28ème édition du FESPACO : L’Étalon d’or dans l’écurie de Youssef Chebbi !

Submitted by RedacteurenChef on Mon 20/03/2023 - 14:47
fespaco

La 28ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) s’est déroulée, du 25 février au 04 mars 2023, sous le thème : « Cinémas d’Afrique et culture de la paix ». Le Mali était le pays invité d’honneur de cette édition. Sur 1200 films visionnés, 170 ont été sélectionnés. Sur les 15 films long métrage en lice pour l’Étalon d’or de Yennenga, le film « Askhal », du réalisateur tunisien Youssef Chebbi, a été sacré par le jury. « Sira », de la réalisatrice burkinabè Apolline Traoré, a remporté l’Étalon d’argent. L’Étalon de bronze, quant à lui, a été décerné à « Shimoni », long métrage de la réalisatrice kényane Angela Wanjiku Wamai. Le pari a été tenu !
La 28ème édition du FESPACO a tenu ses promesses. Malgré le contexte sécuritaire national difficile, la biennale du cinéma africain s’est déroulée sans entraves majeures.

Le pays invité d’honneur était le Mali. Présent à la cérémonie d’ouverture et de clôture, Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre du Mali, a salué le choix porté sur son pays. Il a eu une pieuse pour les pionniers du festival : Sembène Ousmane (Sénégal), Cheick Fantamady Camara (Guinée Conakry) ; les cinéastes maliens Souleymane Cissé et Cheick Oumar Sissoko.

Le thème de cette édition était : « Cinémas d’Afrique et culture de paix ». Pour Choguel Kokalla Maïga, ce thème appelle à une réflexion profonde dans un contexte géopolitique mouvant et incertain. « Il sonne comme une invite aux professionnels du septième art africain, à poser un regard critique et nouveau sur le Sahel et ses défis multiformes afin d’esquisser, au bénéfice des gouvernements et des gouvernés, des pistes de solutions durables face à la crise sécuritaire. Ces solutions qui doivent évidemment tenir compte des réalités endogènes et des solutions locales. La culture, à travers les œuvres cinématographiques, a un rôle avant-gardiste à jouer dans le processus de paix et de réconciliation nationale. Tant au Mali, dans les pays sahéliens et partout dans le monde. La raison est simple. La culture est, dans son essence, un partage de valeurs. Sous ce prisme, elle peut devenir un antidote puissant à l’extrémisme et à l’intolérance. Oui, la culture, seule, offre des ressources inaltérables et des ferments vivifiants sur lesquels nos peuples devraient s’appuyer pour rebâtir le contrat social afin de faire du monde, enfin, un havre de paix, de coexistence pacifique, de compréhension mutuelle, de vivre ensemble. Dans nos pays qui cherchent encore leurs voies dans le monde globalisé, la tenue d’un évènement de l’envergure du Fespaco est un acte de résistance et d’espoir pour un monde meilleur », a-t-il assuré.

Selon Jean Emmanuel Ouédraogo, ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, l’organisation de la biennale, depuis 1969, est l’expression d’une fierté. « Cette fierté qui anime l’ensemble des professionnels de l’image est largement partagé par le peuple burkinabè dans toutes ses composantes malgré le contexte particulièrement difficile que connait notre pays. Fierté, car le peuple, debout, entend montrer à la face du monde, qu’il est dans la résilience, dans une guerre injuste, imposée par des forces obscurantistes. Fierté car le peuple, meurtri dans la chair et dans l’âme, mais combattif et créatif, entend montrer sa joie de vivre, à travers ce qu’il a de plus précieux à offrir au monde entier : Le Fespaco, cette biennale panafricaine dont la renommée est inscrite en lettres d’or dans les annales du cinéma mondial », a-t-il clamé.

La cérémonie de clôture du festival, qui a eu lieu le 4 mars 2023, était présidée par les présidents de la Transition burkinabè et malienne, Ibrahim Traoré et Assimi Goïta.

Le palmarès officiel de la 28ème édition

Pour cette 28ème édition du festival, les membres du jury ont attribué le grand sacre à « Askhal », long métrage du réalisateur Youssef Chebbi. Le lauréat s’est dit surpris, mais très heureux. « C’est une belle leçon, une main tendue vers l’autre quel qu’il soit. C’est aussi l’expression de l’éveil à une tolérance et l’envie d’aller vers de meilleurs horizons. C’est forcément hautement symbolique », a-t-il confié par la voix de son représentant.
L’Étalon d’argent a été attribué à « Sira », long métrage de la réalisatrice burkinabè Apolline Traoré. Elle se dit un peu déçue de l’issue de la compétition.  « D’une part, je suis très contente pour ma carrière parce que je suis montée d’un cran. Mais, je suis un peu déçue pour le peuple burkinabè qui voulait évidemment l’or. Et je n’ai pas pu le lui apporter. Mais ce n’est pas grave. Je voudrais simplement dire au peuple qui m’a soutenue que je continue à me battre. Je suis à ma 4e participation et j’accroche l’argent. Peut-être qu’à la 5e, je gagnerai l’or. Je suis très contente pour ce que j’ai reçu aujourd’hui et je vais continuer à me battre », a-t-elle laissé entendre. Par ailleurs, « Shimoni », long métrage de la réalisatrice Angéla Wamai (Kenya) a remporté l’Étalon de bronze.

Abrandi Arthur Liliou