
Du 25 au 30 novembre 2025 à Ouagadougou, la 18e édition de la Foire internationale du livre de Ouagadougou (FILO) s'annonce comme un tournant historique. Annoncée lors d’une conférence de presse tenue le 3 juillet 2025, et organisée sous le haut patronage du Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, cette biennale culturelle placée sous le thème « Livre, identité culturelle et souveraineté nationale » entend marquer le 25e anniversaire de la FILO par une édition enrichie, ouverte à la sous-région, et porteuse d’une vision de souveraineté culturelle forte.
Le ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme a donné le coup d’envoi des préparatifs de la 18e édition de la FILO, prévue du 25 au 30 novembre prochain. Cette édition coïncide avec les 25 ans de la première tenue de cette foire devenue un évènement phare de la scène littéraire burkinabè et régionale.
Le Secrétaire général du ministère, Bètamou Fidèle Aymar Tamini, a affirmé devant la presse que cette édition vise à réaffirmer le rôle du livre comme vecteur de souveraineté et de résilience : « Le livre reste l’un des derniers remparts contre l’oubli, la standardisation et l’effacement des mémoires collectives. », a-t-il déclaré.

En effet, le thème choisi, « Livre, identité culturelle et souveraineté nationale », reflète une volonté politique claire : celle de puiser dans les ressources culturelles pour renforcer la cohésion nationale et affirmer une identité propre dans un contexte marqué par des défis multiples.

Cette ambition se traduit par une série d’innovations. D’abord, l’augmentation du nombre de Grands Prix du Livre, qui passe de six à dix distinctions. Parmi les nouveaux prix introduits figurent ceux dédiés à la littérature de jeunesse, à la critique littéraire (journalistique et scientifique) ainsi que le Grand Prix de l’intégration de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Selon Moctar Sanfo, Directeur général de la culture et des arts, cette orientation traduit l’ouverture de la FILO à l’espace AES : « Nous voulons que tous les auteurs édités dans un pays membre de l’AES puissent participer et être récompensés en fonction de la qualité de leur œuvre. », a-t-il fait savoir.

La FILO 2025 marque également un changement de format. Pour la première fois, la foire durera cinq jours au lieu de trois. Cette extension vise à mieux structurer les activités et à offrir plus d’espace aux rencontres, ateliers et expositions.
Côté budget, le gouvernement a doublé l’enveloppe allouée à l’évènement, qui passe de 50 à 100 millions de francs CFA. Un signal fort envoyé aux acteurs du livre, témoignant de la volonté politique d’investir durablement dans la culture.
Le programme est dense et inclusif. En plus des activités classiques, la Bibliothèque nationale du Burkina servira de site principal pour les évènements majeurs. Les olympiades littéraires seront élargies à toutes les 13 régions du pays, et des ateliers d’écriture en langues nationales (mooré et dioula) seront organisés à l’intention des jeunes.

Un colloque scientifique, des prix spéciaux et des rencontres entre auteurs, éditeurs, libraires et lecteurs enrichiront cette édition axée sur la mémoire, le dialogue et la création littéraire. Pour Moctar Sanfo, c’est aussi l’occasion de « faire une halte, de regarder rétrospectivement les 25 ans de la FILO et de redéfinir son avenir. »
Les inscriptions pour les stands d’exposition et la participation aux compétitions sont déjà ouvertes. La réception des candidatures se poursuit jusqu’au 30 juillet. L’appel est lancé à tous les passionnés du livre, qu’ils soient du Burkina, de la diaspora ou des pays amis, pour faire de cette édition un moment de partage et de mobilisation.
Pour Bètamou Fidèle Aymar Tamini, la FILO 2025 doit incarner une culture debout malgré l’adversité : « Le livre est une arme pacifique, mais puissante, capable de guérir des blessures, de concilier les cœurs et d’éveiller des consciences. »
En somme, la FILO 2025 s’annonce comme un temps fort de la vie culturelle burkinabè. Un moment de bilan, de projection et de consolidation du rôle stratégique du livre dans la construction nationale. Une édition d’envergure qui donne au livre toute sa place dans l’imaginaire collectif, au cœur des défis contemporains.
Abrandi Arthur Liliou