Confection d’accessoires de mode : Belle opportunité pour des jeunes filles déplacées internes

Soumis par RedacteurenChef le sam 06/01/2024 - 10:06
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25 femmes dont une dizaine de jeunes filles déplacées internes ont bénéficié, du 28 octobre au 11 novembre 2023 à Koudougou, d’une formation à la confection d’accessoires de mode féminin à base de pagnes faso danfani. Cette initiative de l’Association Woumtaaba pour l’épanouissement de la femme (AWEF) a été financée par le FDCT PAIC GC pour un montant total de 6 282 150 FCFA.

Pour la responsable de l’AWEF, Azourata Congo, rencontrée le jeudi 30 novembre en présence de plusieurs bénéficiaires, le projet a consisté à former 15 femmes et 10 jeunes filles déplacées internes vivant dans la province du Boulkiemdé à la confection d’accessoires de mode féminin à base de pagnes faso danfani, en vue de leur autonomisation.

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Echanges à bâtons rompus avec l’équipe du projet, des bénéficiaires et le journaliste

Pour elle, s’habiller est un art et les accessoires de mode sont des éléments incontournables d’une tenue réussie. Ces accessoires donnent aux vêtements les détails qui font la différence. De belles boucles d’oreille, un grand chapeau ou un foulard intensifie un look et le rend unique. Que ce soit sur un podium ou dans les armoires, les accessoires collectionnent à l’infini. Au poignet, autour du cou ou sur la tête, les accessoires de mode se déclinent et se multiplient au rythme des saisons, des envies. Nombreuses sont les femmes qui s’habillent avec élégance, dégageant du même coup du charme dont en raffole la gent masculine. Les bénéficiaires de ce projet, en se familiarisant avec les techniques de confection d’accessoires de mode et en alliant leur génie et talent personnel, sont désormais aptes à se frayer une belle place dans le domaine de la mode et partant de s’imposer sur le marché. Les cours théoriques et pratiques, qui se sont déroulés durant deux semaines, ont donc permis aux participantes de fabriquer un modèle standard de chaque accessoire (colliers, sacs à main, chaussures, bracelets) à base de pagne faso danfani sous la supervision des professionnels. Des kits d’installation ont été remis aux apprenantes et l’association a prévu un suivi d’une durée de 3 mois pour s’assurer que les bénéficiaires sont bien installées.

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La présidente de l’Association Woumtaaba pour l’épanouissement de la femme (AWEF), Azourata Congo

Les bénéficiaires présentes à notre passage sont respectivement Kamadi Lompo (Kantchari), Yvonne Doro Tingueri (Tougan), Leticia Zongo (Pella), Florence Yaro (Sourou) et Tapoa Nioula (Tapoa). Elles sont issues de plusieurs localités du pays.

photo de famille formation des jeunes filles déplacées internes
Photo de famille à l’issue de la rencontre

Des échanges avec quelques bénéficiaires ont permis de constater une satisfaction, avec l’espoir que ce type d’initiative soit pérenne (Voir encadré). Un renforcement continu de leurs capacités pour faire d’elles des professionnelles aguerries ne seraient pas de trop, clamaient-elles. Leur regard est donc tourné vers leurs bons samaritains à savoir le FDCT et l’Union européenne (UE).

Cyr Payim Ouédraogo

Crédit photos : Yannick Bazemo

Propos de participantes (Encadré)

Tapoa Nioula (Tambaga/Tapoa) : J’ai bénéficié de la formation sur les accessoires de mode de femme. Je peux dire qu’il nous a manqué du temps pour bien maîtriser tout ce qu’on voulait apprendre. Le matériel ne suffisait pas pour faciliter l’apprentissage. Mais cette formation a été très importante pour moi. J’ai pu confectionner 12 boucles d’oreille après notre formation. C’est rentable si on arrivait à avoir des appuis pour faire face aux premières commandes. J’aimerai aussi à mon tour devenir une formatrice pour aider d’autres personnes.

tapoa nioula

Zongo Leticia (village de Pella) : La formation s’est bien déroulée. Après, j’ai essayé de faire des coffres, des boucles d’oreille et des chaussures pour vendre. J’arrive à écouler un peu mes articles. A l’issue de notre formation, je suis en train d’apprendre à tisser des pagnes traditionnels.

zongo leticia

Kamadi Lompo (Kantchari/Région de l’Est) : Je suis à Koudougou pour des études. J’ai eu la chance d’être retenue pour une formation en confection de coiffes, de chaussures, etc. Je rends donc grâce à Dieu pour cela parce que c’est très bénéfique pour moi. Ça me permet d’avoir de quoi survivre puisque vu la situation sécuritaire dans la région de l’Est, on ne peut plus compter sur nos familles. Concernant la formation en elle-même, elle a été de courte durée. En deux semaines, c’était difficile d’assimiler tout si bien qu’il y a certains modèles que nous ne pouvions pas faire. Et lorsque des clients nous approchent pour ces modèles, nous sommes obligées de recourir à nos formateurs.  Si c’est possible, nous sollicitons une autre formation pour renforcer nos acquis, nos connaissances. Nous remercions tous ceux qui ont œuvré pour notre apprentissage.

kamadi lompo

Boro Yvonne Tingueri (Sourou) : Je suis étudiante à Koudougou. En 2022 dans le cadre d’un soutien aux déplacés internes, nous avons bénéficié d’une formation avec l’association Woumtaba. A cette occasion, nous avons appris à faire des coiffes, des boucles d’oreille, des chaussures et accessoires en mode dame. Nous témoignons notre gratitude aux responsables de l’association. Nous pouvons désormais fabriquer nos articles mais malheureusement les moyens manquent pour un bon démarrage de nos activités ou pour ouvrir des ateliers.

boro yvonne tingueri

C.P.O.