Étude socio-anthropologique des prises en charge familiales et professionnelles des nouveau-nés au centre hospitalier régional de Dédougou (Burkina Faso)

Contexte et justification

Grâce à de nombreuses actions de santé publique – et notamment les vaccinations - la mortalité infantile a régressé, en pourcentage, depuis 1990 d’environ 50% en Afrique de l’ouest (OMS, 2011). En revanche, la mortalité néonatale, reste malheureusement stable et représente 35% de la mortalité infantile. Les causes de cette mortalité néonatale sont diverses : Une part est représentée par les effets des accouchements « prématurés » et les difficultés d’établir un âge gestationnel de manière précise. Une autre partie de ces décès s’explique par les conditions d’accouchement. D’autres décès proviennent d’infections néonatales, liées notamment aux soins accordés au cordon, ou d’affections congénitales. Enfin des nouveau-nés décèdent pour des raisons liées à leur prise en charge « immédiate » : détresse respiratoire, tétanos néonatal, pneumonie… (UNICEF, 2012).

Les moments du décès sont eux aussi spécifiques : 40% des décès surviennent le jour de la naissance et l’importance de la « golden minute » est essentielle ; 35 % dans les 7 premiers jours qui suivent la naissance. 75% des décès se déroulent dans les 7 premiers jours de vie du nouveau-né (UNICEF, 2012).
Diverses actions ont été mises en œuvre afin d’améliorer cette situation sanitaire et tout un ensemble de programmes de santé publique concernent le nouveau-né. Il s’agit de programmes relatifs à l’hygiène de l’eau, du corps et des aliments, la lutte contre les maladies diarrhéiques ou l’usage des moustiquaires pour lutter contre le paludisme.
Des programmes spécifiques visant les premières minutes de vie sont destinés aux personnels de santé concernés. Aussi, des « programmes Kangourou » visent à pallier les insuffisances et inadaptations des usages des « couveuses » dans les unités de néonatalogie et à favoriser le contact peau à peau de la mère et de son enfant. Des informations quant à la « tété immédiate » sont également diffusées aux mères (UNICEF, 2012).


Si l’on souhaite en améliorer l’efficacité, il importe d’observer les différentes manières dont les prises en charges, autant familiales que professionnelles, prennent place dans un ensemble de pratiques sociales et d’habitudes comportementales.
La région de la Boucle du Mouhoun a été identifiée pour réaliser une enquête sur les causes principales de la mortalité néonatale élevée au Burkina Faso.