Doctoriales UJKZ 2025 : Quelle recherche scientifique en temps de crise ?

Submitted by RedacteurenChef on Wed 11/06/2025 - 19:30
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L'Université Joseph Ki-Zerbo, sous l’égide du Collège des Écoles doctorales, organise, en son sein, du 11 au 13 juin 2025, ses doctoriales 2025, sous le thème : « Recherche scientifique en temps de crise : Enjeux et perspectives ». La cérémonie d'ouverture s'est déroulée, le 19 juin 2025.

Selon Balé Bayala, Président du Collège des Écoles doctorales, les doctoriales ont une grande importance au sein de l'Université Joseph Ki-Zerbo.

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Pr Balé Bayala, Président du Comité d'organisation

« Notre institution, l’Université Joseph Ki-Zerbo, se distingue par son dynamisme scientifique, incarné par ses quatre écoles doctorales : l’École Doctorale Informatique et Changement Climatique ; l’École Doctorale Langues, Sciences Humaines, Arts et Communication ; l’École Doctorale Sciences de la Santé ; l’École Doctorale Sciences et Technologies. Placées sous l’égide du Collège des Écoles Doctorales, ces structures fédèrent près de 2 000 doctorants, contribuant chaque année à plus de 170 soutenances et 200 publications scientifiques. Ces chiffres témoignent de la vitalité de notre recherche et de son impact sur le développement national et international. Les Doctoriales constituent un événement scientifique majeur pour notre institution. Elles représentent bien plus qu’un simple colloque : une tribune d’excellence, offrant une visibilité aux travaux menés au sein de notre université ; un creuset intellectuel, permettant aux doctorants de présenter leurs recherches, d’échanger avec leurs pairs et d’affiner leurs méthodologies ; un cadre privilégié de collaboration, favorisant le décloisonnement disciplinaire et la naissance de projets transversaux entre enseignants-chercheurs et chercheurs », a-t-il affirmé.

Les activités prévues...

Dans le même sens, Pr Magloire Somé, Président du Comité scientifique, a souligné l'importance de ce cadre du thème de l’édition.

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Pr Magloire Somé, Président du Comité scientifique

« Les doctoriales font désormais parties de la tradition scientifique de notre Université et ce, depuis quatre ans. Elles représentent aujourd’hui la plus grande activité scientifique de notre Université. L’engouement de cette année est exceptionnel, certainement non seulement à cause de l’ancrage des doctoriales dans notre Université, de leur positionnement mais aussi pour la pertinence du thème retenu pour cette édition : « Recherche scientifique en temps de crise : enjeux et perspectives ». Un thème poignant d’une actualité indéniable dans un contexte national et international marqué de troubles complexes. Réfléchir sur la recherche en temps de crise est indispensable et pour la société et pour le chercheur. (…). Les crises constituent pour le monde de la recherche des moments de profonds questionnements en raison des mutations rapides de la société, qui complexifient l’objet d’étude et des conditions de recherche. Le chercheur est de ce fait interpellé sur son devoir de trouver des solutions. Car la crise est selon Georges Balandier la manifestation même du désordre, et d’après Amin Maalouf du dérèglement de l’ordre du monde. Mais comme le suggère heureusement Balandier, elle est la source du mouvement. Car c’est de la crise, du désordre que naît l’élan d’en rechercher la solution, de créer un nouvel ordre qui la jugule et qui repositionne la société dans une évolution apaisée. Les crises sont uniques et nécessitent des actions spécifiques, des méthodes adaptées de recherche. L’Homme de science est appelé à la fois trouver le moyen de s’adapter aux mutations et trouver les réponses aux préoccupations qui se posent à la société. Les doctoriales de cette année se posent donc comme un cadre propice à un tel exercice qui confronte le chercheur à lui-même et à sa société. Il n’est plus à démontrer que la science est le lieu d’appréhension de l’homme par lui-même et la définition d’un nouveau contrat social dans tous les domaines de l’existence. Il est aussi une vérité que les solutions endogènes ne peuvent venir de l’extérieur. Il est donc du devoir des chercheurs de nos nations de travailler à répondre aux préoccupations de nos populations pour justifier de leur utilité pour la société et de l’importance des structures de recherche dans nos pays. Quel est le rôle du chercheur dans la société ? Quelles attentes du chercheur en période de crise ? Quelles formes de résilience financière, matérielle et stratégique pour les chercheurs en période de crise ? », a-t-il questionné.

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Les doctorants mobilisés

Par ailleurs, il a indiqué que Quatre axes ont été proposés pour encadrer les réflexions. « Ce sont : agriculture durable, sécurité alimentaire et nutritionnelle ; santé humaine et animale ; environnement, ressources naturelles, énergies renouvelables et changement climatique ; gouvernance et société, éducation et formation, pratique socioculturelles et artistiques. Ces axes sont assortis de sous axes qui ont permis de prendre en compte toutes les sensibilités scientifiques de notre Université. A l’issue de la diffusion de l’appel des doctoriales, 604 propositions de communication nous sont parvenues. Le Comité de lecture, composé de plus de 120 enseignants de l’ensemble des Écoles doctorales de l’Université Joseph Ki-Zerbo, sous la direction du Comité scientifique, a retenu 378 propositions de communication dont un peu plus de 93 propositions de communication par École doctorale. L’engouement est donc remarquable autour des doctoriales de cette édition. Un engouement, nous l’avons déjà mentionné, dû non seulement à l’ancrage et à la notoriété des doctoriales, mais aussi à la pertinence de la thématique abordée. Pour baliser le terrain des réflexions, une conférence inaugurale sur le thème des doctoriales et deux conférences thématiques sont prévues sur « L’intelligence artificielle : enjeu pour la recherche scientifique et le développement » et « L’enseignement supérieur et la recherche scientifique au cœur du développement durable en Afrique ». Les résultats des réflexions devraient permettre d’éclairer davantage la société sur les pistes de la résolution des multiples crises auxquelles nous faisons face et aider le chercheur à mieux se projeter dans le temps et dans l’espace avec son objet d’étude », a-t-il souligné.

En outre, Dr Paco Sérémé, Président de l’Académie nationale des Sciences, des Arts et des Lettres du Burkina Faso (ANSAL-BF), parrain des présentes doctoriales, a invité ses filleuls à être assidus et engagés.

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Dr Paco Sérémé, Président de l’Académie nationale des Sciences, des Arts et des Lettres du Burkina Faso (ANSAL-BF)

« La recherche en temps de crise est certes ardue, laborieuse. Cependant, au lieu de céder au découragement ou à la facilité, vous devez saisir cette situation comme une opportunité qui ouvre à de nouvelles pistes de recherche à travers de nouveaux objets et de situations de recherche. Je vous invite à faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour vous adapter au nouveau contexte de la crise et vous montrer capables de relever les défis qui se présentent à vous. C’est en cela que vous vous montrerez résilients et de ce fait même optimistes pour un avenir meilleur, un avenir où s’ouvrent à vous de nouvelles perspectives pour une autre forme d’éclosion de la recherche dans notre pays. Je reste disponible pour vous accompagner sur ce chemin de la résilience. Je ne doute pas de vous et également de l’engagement de vos encadreurs et de tous les managers de la recherche dans notre pays. En cette période difficile, les chercheurs sont aussi interpellés pour apporter des solutions. Les enjeux et les perspectives de la recherche scientifique burkinabè se trouvent en partie dans vos mains, vous l’avenir de la recherche dans notre pays. Pour cela, vous devez être engagés et tenaces », a-t-il dit.

Du reste, Dr Bernard Zouma, Vice-président chargé de la recherche et de la coopération internationale, au du Président de l'Université Joseph Ki-Zerbo, a salué la tenue effective de cette activité.

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Dr Bernard Zouma, Vice-président chargé de la recherche et de la coopération internationale

« Organiser les doctoriales est devenu une tradition pour le Collège des Écoles doctorales. Je me réjouis que cet événement scientifique qui concerne la relève de nos universités se tienne chaque année depuis maintenant 4 ans au mois de juin. Elles permettent aux doctorants de l’inscrire dans leur planification académique. Ce cadre unique, solennel et scientifique qui est offert aux doctorants met non seulement en valeur nos produits, mais aussi les encadreurs rompus à la tâche ainsi que notre institution. Avec plus de 2 000 doctorants toutes disciplines confondues, nous pouvons être optimistes et croire en l’avenir de la recherche et de notre nation. Ce nombre élevé de doctorants présente aussi des défis liés à la qualité des thèses. J’exhorte le Collège des Écoles doctorales et les laboratoires à poursuivre les efforts pour une plus grande qualité des thèses dans notre Université. L’efficacité externe de notre université en dépend. C’est de la capacité des diplômés, mais surtout des docteurs à s’insérer dans le marché de l’emploi et à exercer une influence sur l’évolution du travail que l’on reconnaîtra que l’Université Joseph Ki-Zerbo a été, reste et garde l’ambition de toujours demeurer un pôle d’excellence », a-t-il dit.

Enfin, Pr Souleymane Konaté, Secrétaire général du Conseil Affricain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES), a animé une communication inaugurale sur le thème de ces doctoriales 2025. Cette édition se déroule en présence des délégations universitaires venues du Niger et du Mali. 

Jean-Yves Nébié