
La quatrième édition des doctoriales de l'Université Joseph Ki-Zerbo se déroule, du 11 au 13 juin 2025, sous le thème : « Recherche scientifique en temps de crise : Enjeux et perspectives ». Le jeudi 12 juin, nous avons assisté à la présentation des communications affichées au jury...
Selon Dr Jérémie Rouamba, Chef du Département de Géographie de l'Université Joseph Ki-Zerbo, membre du jury, plusieurs critères servent à l'évaluation des posters présentés par les doctorants.

« Nous évaluons d'abord l'architecture générale du poster, notamment la présence de l'adresse du doctorant, de l'introduction, du contexte et de la justification, de la problématique, des hypothèses, de la méthodologie, des résultats, de la conclusion et de la bibliographie. Nous évaluons aussi la lisibilité du poster, notamment la taille du texte, le format, l'orientation en portrait et la structuration en colonne. Enfin, nous évaluons la qualité des informations scientifiques, notamment l'introduction et la conclusion, la hiérarchisation des idées, la méthodologie et les résultats, etc. », a-t-il affirmé.
Quelques posters présentés
Le premier à présenter son poster au jury était Pascal Sanou, doctorant au Laboratoire de Biochimie et Immunologie Appliquées (LaBIA). Son travail a porté sur le « Suivi de la qualité microbiologique de la pâte et de l'attiéké au sein de l'entreprise Wend Konta Attiéké à Ouagadougou au Burkina Faso ».

« L'attiéké est très consommé au Burkina Faso. Sa production au Burkina Faso repose sur un produit de base : la pâte de manioc fermentée, dont la qualité conditionne directement la salubrité et les caractéristiques organoleptiques du produit fini. Au Burkina Faso, plusieurs études ont souligné les défis à l'hygiène et à la maîtrise de la qualité microbiologique dans les unités agroalimentaires locales. Cette étude visait à évaluer donc la qualité microbiologique de la pâte de manioc fermentée et de l'attiéké », a-t-il indiqué, tout en expliquant que les résultats ont montré que l'entreprise Wend Konta Attiéké produit de l'attiéké de qualité microbiologique satisfaisante au regard de la norme NBF 01-230 relative aux spécifications de l'attiéké.

Ensuite, Alassane Ouédraogo, doctorant au Laboratoire d'Entomologie Fondamentale et Appliquée (LEFA), a présenté son « Analyse des perceptions des populations de la région du Centre et des Hauts-Bassins du Burkina Faso sur l'importance socio-économique du grillon domestique, Acheta domesticus dans la perspective d'optimiser son utilisation dans l'aviculture ». Le doctorant a affirmé que les grillons domestiques, présents dans les cours d'habitation, constituent une alternative intéressante pour l'alimentation des volailles, car ils sont riches en protéines. Et les résultats ont montré que la majorité des enquêtés se disent prêts à consommer de la volaille nourrie au grillon domestique. Dans cette perspective, il est bien d'envisager le développement des techniques de production de masse de grillons domestiques et déterminer toute sa composition nutritionnelle pour une formulation d'aliments pour la volaille.
Par ailleurs, Sikoudoin Rose Floriane Paré, doctorante au Laboratoire de Microbiologie et de Biotechnologies Microbiennes, a présenté une « Évaluation des potentialités biochimiques, nutritionnelles, des fruits de Cordia myxa ».

Selon elle, les fruits Cordia myxa (prune assyrienne ou damentélé en Dioula) sont fortement consommés dans la partie ouest du Burkina Faso. « Ils sont beaucoup utilisés dans la production de jus et cocktail lors des cérémonies de mariage, de baptême, etc. Nous avons donc voulu déterminer sa composition biochimique et nutritionnelle. Les résultats ont montré que les fruits de Cordia myxa pourraient constituer un bon complément pour certains nutriments tels que les protéines, les glucides, le potassium (K) et le sodium (Na) », a-t-il affirmé.
Enfin, Abdoulaye Yéyé, doctorant en politiques et industries culturelles et créatives au Laboratoire Langues, Discours et Pratiques artistiques (LADIPA), présente, sous la direction de Dr Jacob Y. Yarabatioula, Maître de Conférences en Sciences de l'Information et de la Communication, un projet de thèse dont le thème est : « Administration culturelle privée et portage des politiques culturelles au Burkina Faso ».

Selon l'étudiant, le Burkina Faso est reconnu pour son dynamisme culturel (FESPACO, SIAO, etc.). Pourtant, les limites de l'administration publique à accompagner cette vitalité ont ouvert la voie à des formes alternatives d'organisation culturelle. Ce travail vise à explorer cette dynamique encore peu documentée, afin d'évaluer la portée réelle de l'action des acteurs privés dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques culturelles nationales.

« Les résultats attendus sont : la place de l'administration culturelle privée dans le développement des politiques culturelles est connue ; le profil et le statut de l'administration culturelle privée sont déterminés ; les apports de l'administration culturelle privée dans la co-construction des politiques culturelles aux côtés de l'État sont dégagés ; les défis à relever par l'administration culturelle privée en lien avec les politiques culturelles sont identifiés ; les institutions culturelles disposent d'un document scientifique en lien avec l'administration culturelle privée ; l'État burkinabè dispose des données qualitatives sur l'administration culturelle privée », a-t-il dit.
Jean-Yves Nébié