
Le Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA) poursuit son programme d’immersion à l’intention de ses membres, en amont de la répartition d’août 2025. Après avoir reçu différentes faîtières, c’était au tour de l’Union nationale des acteurs de la musique (UNAM) de franchir les portes du siège du BBDA à Ouagadougou, le 12 août 2025, pour une session entièrement consacrée aux mécanismes de répartition des droits.
Cette initiative vise à mieux outiller les acteurs culturels sur le fonctionnement interne du BBDA et à lever les incompréhensions souvent constatées sur le processus, allant de la déclaration d’œuvres à la perception effective des redevances. « Votre présence à cette session illustre l’intérêt constant que vous portez à notre maison commune. Le BBDA, c’est la clé pour l’épanouissement des créateurs », a rappelé Delphine Somé/Zongo, Directrice de la documentation générale et de la répartition.
Comprendre le parcours des droits d’auteur
Pour elle, cette immersion répond à un besoin précis : « Beaucoup d’adhérents ignorent encore comment s’opère concrètement la répartition. Or, c’est un enchaînement précis qui commence avec la documentation et aboutit au versement des droits aux bénéficiaires dont les œuvres ont été exploitées. »

Elle a précisé que la direction qu’elle pilote regroupe trois services essentiels :
1. Le service adhésion qui est chargé de réceptionner et de traiter les demandes d’adhésion ainsi que les déclarations d’œuvres. Avant toute validation, une commission examine les dossiers afin d’assurer leur conformité. Les informations collectées servent à constituer deux bases de données : la documentation du membre (informations personnelles) et celle de l’œuvre (détails spécifiques de la création).
2. Le service de gestion des répertoires, garant de la conservation et du classement des dossiers, à la fois sous forme physique et numérique. Chaque membre y possède un dossier individuel.
3. Le service répartition des droits, responsable de recueillir les relevés d’exploitation et programmes auprès des utilisateurs d’œuvres protégées, puis de traiter ces données pour calculer et attribuer les montants dus aux ayants droit
« Ce processus peut sembler lourd, mais il est nécessaire pour garantir la transparence et l’équité », a-t-elle insisté, tout en annonçant une organisation plus anticipée de ces immersions dès l’année prochaine.
Un regard neuf des acteurs de la musique
Du côté de l’UNAM, la visite a permis de dissiper certaines zones d’ombre. Cheick Tidiane Ouédraogo, producteur et éditeur, salue la démarche : « Nous avons pu constater l’ampleur du travail effectué, de la simple déclaration jusqu’à la répartition finale. Bien sûr, il reste des points à améliorer, mais les efforts sont visibles. En tant que producteurs, nous bénéficions des droits voisins et nous collaborons avec de nombreux artistes. Il est donc de notre responsabilité de relayer ces informations pour éviter les incompréhensions après chaque répartition. »

Il ajoute qu’une meilleure communication entre les producteurs, les artistes et le BBDA est essentielle : « Les tensions ou tractations n’arrangent personne. L’objectif, c’est de travailler ensemble dans l’intérêt des créateurs. »
Renforcer la confiance et limiter les conflits
En clôture de la rencontre, Chantal Kaboré/Forgo, Secrétaire générale du BBDA, a tenu à clarifier certains points : « L’immersion est un moyen de construire un langage commun entre les ayants droit et l’administration. Nous voulons que chacun sache comment et pourquoi telle décision est prise. Les règles que nous appliquons ne sont pas arbitraires ; elles découlent de textes officiels. Contrairement à certaines rumeurs, la répartition ne se fait pas “à la tête du client”. »

Elle a invité les participants à devenir des relais d’information auprès de leurs pairs : « Plus les membres comprennent le fonctionnement, moins il y a de malentendus. La gestion collective est complexe, mais elle ne laisse pas place à la tricherie. »
Une opération qui se poursuit jusqu’à fin août
Selon le calendrier annoncé, les sessions d’immersion se poursuivront jusqu’au 18 août 2025, afin de toucher le maximum de structures affiliées. Le paiement des droits est prévu pour la fin du mois.

Delphine Somé/Zongo a par ailleurs encouragé toute personne souhaitant approfondir sa compréhension des mécanismes de répartition à solliciter un rendez-vous : « Nos portes sont ouvertes. Plus nos membres connaissent nos procédures, plus nous pouvons travailler en confiance. »
Au terme de cette journée, les participants sont repartis avec une meilleure vision des rouages internes du BBDA et de la nécessité de participer activement à la bonne gestion de leurs propres droits. Une avancée significative dans la construction d’un dialogue plus transparent entre créateurs et gestionnaires.
Abrandi Arthur Liliou