Le Forum Ouvert sur les Biotechnologies Agricoles (OFAB), section du Burkina Faso, a organisé, le vendredi 7 novembre 2025, à l'Hôtel Palm Beach, à la remise des Prix OFAB. Ces prix récompensent les journalistes qui se sont distingués à travers la qualité de leurs articles sur les biotechnologies agricoles au Burkina Faso. Sur douze (12) candidatures, Moussa Sanou, Frédéric Tansaba, Abdoulaye Tienon ont été sacrés lauréats de la neuvième édition.
Selon Dr Hamadou Sidibé, Coordonnateur de la section Burkina du Forum Ouvert sur les Biotechnologies Agricoles (OFAB-Burkina), ces prix visent à récompenser l'excellence en journalisme sur les biotechnologies agricoles.
« Pour démystifier les biotechnologies, sujets de nombreuses controverses, OFAB, appuyé par divers partenaires du secteur public, du privé et de la société civile, de contribuer à la diffusion d'informations justes sur les biotechnologies agricoles modernes. Nous visons également à améliorer le niveau de connaissance des décideurs et des leaders d'opinion pour des prises de décisions responsables. Ces prix, institués en 2017, visent à susciter l'intérêt des hommes de médias pour la collecte, le traitement et la diffusion d'informations sur les avancées de la recherche agricole et environnementale et dans le domaine des biotechnologies agricoles au profit des populations. Cette cérémonie de récompense se déroule aussi dans neuf autres pays, notamment le Ghana, le Kenya, le Malawi, le Nigeria, l'Éthiopie, la Tanzanie, l'Ouganda, le Mozambique, le Rwanda », a-t-il affirmé.
Dans le même sens, Naba Sigri, Chef coutumier de Manéga, chercheur aguerri sur les questions de biotechnologies et de biosécurité, parrain de cette édition, a félicité les lauréats, tout en les invitant à creuser davantage et à aller au contact des chercheurs afin de mieux informer les populations sur les avancées de la recherche nationale, notamment sur les biotechnologies agricoles.
Par ailleurs, il a rappelé l'importance des biotechnologies agricoles modernes. « À l'heure où l'agriculture mondiale fait face à des défis comme les changements climatiques, la dégradation des sols, la perte de la biodiversité, les biotechnologies agricoles occupent une place croissante dans les débats publics, mais aussi à l'heure de définir les stratégies et les politiques nationales de développement. Dans ce contexte, le rôle du journaliste est essentiel. Ils sont les relais entre la science, les décideurs et les citoyens. Par leurs articles, leurs reportages et enquêtes, ils contribuent à façonner la compréhension et la perception des populations sur les biotechnologies. Les biotechnologies agricoles, qu'il s'agisse de la sélection assistée par marqueur, du génie génétique, de la biologie moléculaire ou d'innovations en matière d'édition génomique, suscitent de l'espoir, mais aussi des interrogations et des craintes. C'est pour quoi une information juste, équilibrée et accessible est plus que jamais nécessaire. Je recommande aux journalistes de privilégier les avis des experts reconnus, issus de la recherche publique ou privée, de donner la parole à toutes les parties prenantes afin de respecter la diversité des points de vue, de mettre en perspective les risques et les bénéfices dans un langage clair, rigoureux et respectueux, de contribuer à une culture scientifique partagée, de permettre de comprendre les enjeux, de participer à la prise de décisions », a-t-il souligné.
En outre, Dr Emmanuel Nanema, Délégué général du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST), a aussi exhorté les journalistes à contribuer, par leurs productions médiatiques, à la souveraineté alimentaire au Burkina Faso.
« L'apport des médias est nécessaire, capital et approprié pour éclairer l'opinion publique sur les avantages et sur les risques qui peuvent découler des différentes technologies. C'est pourquoi je salue l'instition de ces récompenses au profit des journalistes pour susciter davantage l'intérêt. Le Burkina Faso est un des leaders en Afrique pour avoir expérimenté le coton Bt en 2003 et pour l'avoir commercialisé quelques années plus tard. Depuis la suspension du coton Bollgard II en 2016, des voix, notamment celles des producteurs et celles d'autres acteurs, ne cessent de s'élever pour réclamer son retour. C'est la preuve que nous étions sur la bonne voie. La recherche, pour sa part, a continué à travailler sur d'autres spéculations comme le niébé Bt. Aujourd'hui, il est plus que d'actualité pour le Burkina Faso d'œuvrer à retrouver sa souveraineté dans tous les domaines, y compris celui de la souveraineté alimentaire. Un peuple qui a faim n'est pas un peuple libre, car la faim peut compromettre dangereusement souveraineté », a-t-il indiqué, tout en les félicitant pour leurs travaux pertinents.
Les lauréats
Pour la neuvième édition, douze (12) candidatures ont été enregistrées, selon Dr Régis Kalmogo, membre du jury. Il a aussi rappelé les critères de notation. Ce sont : l'originalité, l'exactitude des informations scientifiques, la qualité de l'expression des illustrations, la diversité des entrevues et des ressources documentaires, le souci de vulgarisation, la capacité d'analyse et de synthèse, etc.
Après les délibérations, trois journalistes ont été sacrés lauréats dans trois catégories : Moussa Sanou (RTB Télé) qui s’est fait représenté, Frédéric Tansaba (RTB 2 Guiriko), Abdoulaye Tienon (Ouest Info).
Pour Frédéric Tansaba, cette récompense est une invitation à persévérer et à approfondir le traitement des informations sur les biotechnologies. Son article a porté le niébé Bt.
« J'ai fait un article sur l'expérimentation du niébé Bt à Koro. C'est un espoir pour les producteurs car c'est une semence résistante à la foreuse de gousse. Elle permet de produire sereinement sans traitement contre la foreuse de gousse. C'est une graine produit de manière précoce, parce que en soixante jours, on a déjà du niébé prêt à être consommer. Cette semence présente des avantages sur le plan du rendement, de la précocité, de la résistance à la foreuse de gousse », a-t-il conclu.
Jean-Yves Nébié