Dans le cadre des préparatifs de la répartition d'août 2025, le Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA) à organisé, le 14 août 2024, une immersion au cours de laquelle ses sociétaires, membres de la Fédération nationale du cinéma et de l'audiovisuel (FNCA), ont pu constater le processus de répartition des droits.
Selon Delphine Somé/Zongo, Directrice de la Documentation générale et de la répartition, cette immersion visait à favoriser une meilleure compréhension du travail de répartition des droits au Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA).
« À travers cette immersion, nous voulions permettre aux membres du BBDA de s'imprégner des mécanismes de répartition des droits. Nous avons constaté que nos membres, en tout cas la majorité, ne maîtrisent pas les mécanismes et processus de répartition des droits. Cela entraîne des plaintes, des accusations, des incompréhensions ou des frustrations. Nous voulions que les faîtières et leurs membres puissent s'imprégner des travaux de répartition. Dans cette immersion, nous avons ciblé la direction de la répartition, mais nous allons organiser d'autres visites pour présenter les autres directions car la gestion collective est un travail à la chaîne », a-t-elle dit.

Concrètement, les membres de la Fédération nationale du cinéma et de l'audiovisuel ont d'abord visité le service des adhésions et le service des déclarations des œuvres. Dans, ces services, ils ont pu constater l'énorme travail abattu par les agents pour traiter les milliers de dossiers d'adhésion et de déclaration des œuvres littéraires et artistiques. Ils ont aussi pris connaissance des difficultés qu'ils rencontres au quotidien, notamment les problèmes liés aux déclarations incomplètes, au non retrait des cartes de membre qui s'y entassent jusqu'à expiration, les fiches d'adhésion et de déclaration mal renseignées, etc. Ces problèmes compliquent sérieusement le traitement des données.
Par ailleurs, ils ont également visité le service de gestion du répertoire, où les agents traitent et archives les dossiers d'adhésion et de déclaration. Ensuite, ils ont visité le pôle de saisie et le service de la répartition.
Pour Mamounata Nikiema, Présidente de la Fédération nationale du cinéma et de l'audiovisuel, cette immersion était bénéfique.

« Elle nous a permis de voir la chaîne de renseignement, d'enregistrement et de traitement des adhésions et des déclarations, la collecte des informations sur la diffusion des œuvres cinématographiques et audiovisuelles. Nous avons aussi vu comment ces informations sont comptabilisées pour la répartition des différents droits. Nous avons constaté que le BBDA rencontre des difficultés, notamment avec les déclarations incomplètes, les mauvaises déclarations, l'absence des numéros de carte de membres dans certaines déclarations, la mauvaise déclaration des titres des œuvres, etc. Nous mesurons le besoin d'informations et de sensilisation des autres membres pour qu'ils fassent la déclaration des œuvres qu'ils produisent. Ça permet à ceux avec qui ils ont travaillé de pouvoir récupérer des droits d'auteur et des droits voisins », a-t-elle expliqué.
Dans la même veine, Laure Azoumi Guiré, Présidente de l'Association Burkinabè des comédiens et comédiennes de cinéma (ABCC), a apprécié l'initiative.

« C'est une excellente initiative et c'est important pour tous les membres de connaître et comprendre les travaux de documentation et de répartition des droits. Nous avons constaté qu'il y a des membres qui font leurs adhésions sans récupérer leurs cartes de membre. Les agents font de leur mieux pour contacter ces membres mais ils ont beaucoup à faire. On a aussi constaté qu'il y a de grandes maisons de production qui ne sont pas membre du BBDA. Cela brime les comédiens qui ne peuvent profiter de leurs droits. Par ailleurs, on a constaté qu'il y a des gens qui ne remplissent pas correctement les fiches de déclaration. Ça aussi ça lèse les comédiens qui ne perçoivent pas des droits. Les chaînes de télévision et les salles de cinéma doivent renseigner très bien les fiches et relevés de programmes pour permettre de faire aisément les répartitions. J'exhorte aussi les maisons de production à adhérer au BBDA et à déclarer toutes les productions. Si elles sont des sociétaires ailleurs, nous ne le sommes pas. Nous sommes des membres du BBDA. Qu'elles adhérent au BBDA. Sinon elles nous font du tord », a-t-elle affirmé.
Jean-Yves Nébié