7ème édition des Journées scientifiques de l'INSS : Quelles approches des sciences humaines et sociales pour un développement durable ?

Submitted by RedacteurenChef on Tue 23/09/2025 - 15:40
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L'Institut des Sciences des Sociétés (INSS) organise, du 23 au 25 septembre 2025, la septième édition de ses journées scientifiques, sous le thème : « Espaces et sociétés : approches des sciences humaines et sociales pour un développement durable ». Ces journées scientifiques visent, à travers des regards croisés des acteurs dans le domaine des sciences humaines et sociales, à œuvrer pour l'émergence d'interactions pacifiées entre les sociétés et les espaces qui les hébergent et contribuent à aplanir les intérêts divergents et hétérogènes des acteurs ou groupes sociaux dans leurs milieux de vie.

Selon Dr Marina Paré, Présidente du comité d'organisation, plusieurs communications ont été enregistrées. « Pendant trois jours, nous aurons le plaisir d’écouter plus de 70 communications, réparties en 18 sessions thématiques et 2 panels. Des conférences inaugurales, des stands d’exposition, des posters scientifiques, des moments conviviaux viendront enrichir ces journées. Trois salles équipées accueilleront les activités, avec des chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants et praticiens venus de divers horizons en l’occurrence du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de Madagascar, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Burkina Faso. Cette diversité régionale témoigne de l’envergure internationale de l’événement et de la richesse des contributions attendues », a-t-elle affirmé.

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Dr Marina Paré, Présidente du comité d'organisation

Par ailleurs, elle a expliqué que cette édition s’articule autour d’un thème porteur : « Espaces et sociétés : approches des sciences humaines et sociales pour un développement durable ».  « Issu d’une réflexion collective menée par le comité scientifique, ce thème reflète notre volonté de penser les dynamiques spatiales et sociales dans toute leur complexité, leur diversité et leurs interconnexions. Pour cette édition, six axes de réflexion ont été retenus allant des crises et gouvernance au Sahel aux enjeux de l’environnement et de la santé. Ces axes traduisent notre ambition : faire dialoguer les disciplines, croiser les regards, et produire des savoirs utiles à l’action publique », a-t-elle ajouté.

Ensuite, Dr Haoua Carole Bambara/Congo, Directrice de l'Institut des Sciences des Sociétés (INSS), a souhaité la bienvenue aux invités, tout en leur présentant son institut. 

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Dr Haoua Carole Bambara/Congo, Directrice de l'Institut des Sciences des Sociétés (INSS)

« L’institut des Sciences des sociétés (INSS) est l’un des instituts du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) qui est un Établissement Public à caractère Scientifique, Culturel et Technique (EPSCT), consacrés par ses statuts particuliers. Selon l’Arrêté N°2018-524 du 09 octobre 2018 portant organisation, attributions et fonctionnement de l'Institut des Sciences des Sociétés (INSS), la mission essentielle de I'INSS consiste à mettre la connaissance scientifique des réalités sociales et humaines au centre des exigences du développement national. Pour ce faire, l’INSS a pour attribution principale de concevoir et exécuter des programmes de recherche dans les différents domaines des sciences sociales et humaines. Pour réaliser ses missions, l'INSS mène des recherches sur divers thématiques en se fondant sur cinq départements scientifiques à savoir le Département Socio-Economie et Anthropologie du Développement (DSEAD), le Département Sciences de la Population (DSP), le Département des Sciences de l'Education (DSE), le Département Linguistique et Langues Nationales (DLLN) et enfin, le Département Sciences Juridiques, Politologie et Histoire (DSJPH). Ces départements scientifiques sont renforcés par deux (2) laboratoires de recherche, en l’occurrence, le laboratoire patrimoine et développement durable (LP/DD) et le laboratoire Langues, éducation, arts et de la communication (LEAC). Notre institution est composée de 115 chercheurs dont 6 Directeurs de recherche, 20 Maître de recherche, 40 chargés de recherche, 21 attachés de recherche et 28 ingénieurs de recherche, dans les diverses disciplines des sciences sociales et humaines », a-t-elle dit.

Aussi elle a souligné que, durant les trois (3) dernières années, l’INSS a contribué à l’élaboration de plusieurs technologiques dont les plus notables portent sur une carte de l’évolution des lieux d’approvisionnement des tradipraticiens en plantes dans la région du Kadiogo, une mise au point d’une application dénommée Tiis-raaga (marché de plantes) qui permet d'accéder à partir d’un téléphone portable ou d’un ordinateur (https://tiis-raaga.net) à une liste de fournisseur de plantes médicinale, à l’élaboration d’un manuel sur la sécurité routière à destination des enseignants du primaire, à l’élaboration d’un répertoire sur les savoirs et savoir-faire traditionnels dans la préparation du dolo (boisson locale), la conception d’un guide méthodologique d’intervention pour la lutte contre le décrochage et l’abandon scolaire chez les Elèves Déplacés Internes (EDI), l’implantation du lexique la langue Koromfé sur Play Store et téléchargeable sur les smartphones androids, et enfin l’élaboration d’un manuel du paquet technologique du « Bonjour », du « Merci » et du « Pardon » pour les enfants. De nombreux autres résultats de recherche ont concerné des thématiques de recherche sur la santé, l’insécurité, l’intolérance religieuse, la communication en situation de crise et les changements climatiques.

Pour le parrain, Général Barthélémy Simporé, Directeur du Centre national des études statistiques (CNES), le thème de cette édition rappelle les enjeux du moment et le rôle des sciences sociales dans l’amélioration des conditions de vie des populations.

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Général Barthélémy Simporé, Directeur du Centre national des études statistiques (CNES), parrain

« De façon unanime, il est reconnu que les sciences des sociétés servent de pont entre le passé, le présent, l’avenir de chaque pays. A cet effet, chaque pays devra construire des passerelles pour son développement en prenant appui sur des résultats fiables de recherche scientifique. Les sciences des sociétés permettent ainsi de faire la liaison entre les sciences naturelles appliquées, les sciences de la science de la santé et tous les savoirs et pratiques produites au sein de notre société. La problématique des interactions entre l’espace et la société en Afrique est, bien sûr, d’actualité. D’où l’intérêt de ces journées scientifiques qui a suscité une participation substantielle de chercheurs venus de différents horizons. En effet, les modes d’occupation et d’utilisation de l’espace sont les produits de « décisions » prises par les acteurs et les groupes sociaux en fonction des intérêts qu’ils poursuivent. Ces logiques peuvent conduire à l’émergence de situations critiques, parfois dommageables pour le vivre ensemble. La pacification des espaces et des interactions sociales implique ainsi l’identification et la localisation des acteurs, la compréhension de leurs motivations, ainsi que l’appréciation des marges de libertés dont ils disposent. C’est donc l’occasion de partager entre chercheurs, innovateurs et inventeurs les résultats de recherche répondant à ce thème général. En tant que parrain, je souhaite vivement que chaque contribution apporte un éclairage constructif sur la façon dont les sciences de société participent à la production de résultats et de technologies nécessaires pour nos sociétés », a-t-il indiqué.

Dr Emmanuel Nanema, Délégué général du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST), a salué le bon travail des équipes de l'institut.

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Dr Emmanuel Nanema, Délégué général du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST)

« L’INSS est un exemple éclatant de cette perspective de la recherche aussi bien par l’organisation des départements et des laboratoires que par les logiques d’engager la recherche action ou de développement. Les travaux sur l'histoire, la sociologie, l’anthropologie, l’éducation, la géographie, linguistique, les lettres et les arts, la communication, l’économie, le droit, la science politique ont profondément influencé la recherche académique et les politiques publiques dans notre pays. Si nous sommes réunis aujourd'hui pour vivre les résultats des recherches à l’INSS, c'est parce que nous reconnaissons l'impact durable de la contribution des sciences des sociétés sur l’amélioration des conditions de vie des populations. Il ne s'agit pas seulement de découvrir des résultats exceptionnels, mais il s’agira de soulever des questionnements scientifiques pour le développement du Burkina Faso et des autres pays du monde. Nous honorons aussi l'idée que les sciences sociales, lorsqu'elles sont mises au service de la société, peuvent être un puissant levier de changement positif et de progrès », a-t-il dit.

Du reste, il a formulé le vœux que les présentes journées scientifiques répondent aux différentes attentes.

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Ils ont visité les stands d'exposition

« Ces présentes journées sont donc non seulement des moments de diffusion, mais aussi une invitation à la réflexion. Elle nous rappelle que la recherche ne doit pas se contenter d'être une activité académique isolée. Elle doit être pertinente, engagée, et tournée vers la résolution des problèmes concrets auxquels la société est confrontée », a-t-il souligné.

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Les participants ont suivi avec intérêt les présentations

Enfin, Pr Alkassoum Maïga a animé la conférence inaugurale, dont le thème est : « Espaces et sociétés : approches des sciences humaines et sociales pour un développement durable : État de la recherche et perspectives ».

Jean-Yves Nébié