Secteur de la culture, des arts et du tourisme au Burkina Faso : Le regard critique du journaliste Malick Saga Sawadogo

Submitted by RedacteurenChef on Tue 23/12/2025 - 18:53
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Malick Saga Sawadogo, journaliste, éditorialiste, Directeur de publication du journal Kulture Kibaré, a présenté, le lundi 22 décembre 2025, son premier ouvrage intitulé « Regard critique sur le secteur de la Culture, des Arts et du Tourisme au Burkina Faso (2019-2024) ». Entre analyses, chroniques et éditoriaux, le journaliste jette un regard critique sur la gouvernance culturelle, les secteurs du cinéma, de la littérature, des arts de la scène, des arts plastiques, etc.

Concrètement, « Regard critique sur le secteur de la Culture, des Arts et du Tourisme au Burkina Faso (2019-2024) » rassemble cent trente-six (136) analyses, chroniques et éditoriaux écrits par Malick Saga Sawadogo. Ces articles, répartis en huit chapitres, ont été publiés en 2019 et 2024, sur le site du journal Kulture Kibaré.

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La couverture du livre

Selon Dr Hamadou Mandé, Maître de conférences à l'Université Joseph Ki-Zerbo, « ce livre livre n'est pas seulement une collection de textes ; c'est une véritable déflagration intellectuelle, un miroir tendu à notre société avec une franchise déroutante ».

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Dr Hamadou Mandé, Maître de conférences à l'Université Joseph Ki-Zerbo

« Ce livre embrasse un spectre large et ambitieux : musique, show-business, politique culturelle, gouvernance, cinéma, arts de la scène, patrimoine et résilience face aux crises. Chaque texte est un fragment de vérité, une pièce ajoutée au puzzle complexe de notre réalité culturelle. La mitraille des articles révèle une tonalité offensive et parfois alarmiste. Mais si l'auteur semble souvent dresser un constat sévère, voire pessimiste, du paysage culturel burkinabè, il propose des pistes de solutions, de réflexion pour redresser les travers identifiés », a-t-il écrit dans la préface du livre.

Sur l'auteur, Dr Hamadou Mandé écrit, toujours dans la préface : « Pour nous, Malick Saga Sawadogo est sans conteste une valeur sûre du journalisme burkinabè. Son engagement, sa foi en la possibilité d'un perfectionnement continue et sa volonté de toujours repousser les limites des savoirs et savoir-faire professionnels nous convainquent qu'il continuera, dans les années à venir, à briller de Lille feux et à nous éclairer sur le dur chemin du combat pour la liberté, l'indépendance et la dignité culturelle. (...). Bien sûr, la fougue de la jeunesse, nous pousse parfois à croire qu'un changement percutant ne peut être obtenu qu'en employant un langage fort, voire choquant. On pourra le reprocher à Malick Saga Sawadogo, en attendant le jour où il utilisera des mots plus doux pour dire les situations délicates. Car en fin de compte, la manière de dire les choses peut avoir bien plus d'impact que les mots eux-mêmes ».

Pour Malick Saga Sawadogo, journaliste éditorialiste et essayiste désormais, ce livre est un acte d'amour et de foi.

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Malick Saga Sawadogo, journaliste éditorialiste et essayiste

« J'ai écrit ce livre pour témoigner de mon passage, pour partager mes réflexions, et recevoir les avis des uns et des autres par rapport à ce secteur de la culture, des arts et du tourisme. C'est pour permettre aux décideurs d'avoir un outil, un œil critique pour améliorer la gouvernance et les politiques culturelles. C'est un appel à tous ceux qui veulent participer à la réflexion sur la culture, les arts et le tourisme au Burkina Faso. Ce livre contient un ensemble de réflexions. Je ne m'érige pas en expert. Ce livre a été écrit avec amour, sans animosité », a-t-il affirmé.

Par ailleurs, Dr Dramane Konaté, Conseiller technique, représentant le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, a salué la pertinence de l'ouvrage.

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Dr Dramane Konaté, Conseiller technique, représentant le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme

« C'est une œuvre d'anthologie. Sur la culture, les arts et le tourisme. C'est un regard critique qui est porté de façon transversale sur l'ensemble du secteur culturel, artistique et touristique. Ça va de la littérature aux arts plastiques, en passant par les arts du spectacle. Il pose des réflexions sur comment devrait être l'industrie culturelle. C'est un livre qui va beaucoup profiter au public, aux praticiens dans les différentes filières concernées. Ça devrait aussi permettre à ceux qui ont la charge de la gouvernance culturelle de recadrer un certain nombre de choses, de revoir certaines orientations parce que la pratique du terrain est différente de la mise en œuvre de certaines politiques que nous croyons adaptées et conformes à nos réalités. Mais, en tant que journaliste, en portant un regard critique de manière transversale sur l'ensemble des filières, permet à l'autorité de se raviser notamment sur certaines questions comme la production, la diffusion, la promotion dans les filières concernées. Rappelons que c'est un regard critique journalistique. Il est différent de celui des chercheurs et des universitaires. Il a ses codes qui lui permet d'échanger avec son public. Ce livre aura une place au niveau de la bibliographie nationale. C'est pourquoi le ministre me chargr de lui transmettre mes chaleureuses félicitations et ses encouragements pour la suite, parce que l'auteur annonce d'autres tomes », a-t-il dit.

Du reste, Dr Fatou Ghislaine Sanou, Maître de conférences à l'Université Joseph Ki-Zerbo, a salué cet ouvrage, tout en portant son regard critique sur son contenu.

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Dr Fatou Ghislaine Sanou, Maître de conférences à l'Université Joseph Ki-Zerbo

« C'est une documentation nécessaire pour le milieu culturel, artistique et touristique burkinabè. Mais, on aurait pu attendre du journaliste qu'il revienne sur un état des lieux analytique de certains secteurs sur lesquels ses éditoriaux auraient produit un quelconque changement ou transformation. Un risque de subjectivité accrue ? On pourrait le voir dans ce sens, car l'essai peut-être fortement marqué par la subjectivité de son auteur, les préférences esthétiques, les affinités personnelles ou les positionnements idéologiques. Elles peuvent influencer ses analyses au risque de réduire la portée critique de certains propos. En traitant également de huit domaines quasi différents, en les associant, le risque est de rester à la surface de chaque sujet, un risque de généralisation peut-être hâtive. À partir de situations ponctuelles ou d'exemples emblématiques, l'étude peut être tentée de tirer des conclusions générales sur l'ensemble d'un secteur culturel, artistique et touristique sans toujours disposer des éléments nécessaires pour étayer certains propos. Un autre biais qu'il serait aussi important de faire remarquer, c'est celui sur les institutions. Si les institutions et les structures de show-business ne sont pas transparentes ou n'ont pas d'archives, la critique risque de reposer sur des impressions subjectives ou des témoignages oraux que sur des faits scientifiques. (...). Un autre biais que j'aimerais relever, c'est la confusion possible entre analyse et plaidoyer. Quelques fois dans feuillets de Malick Saga Sawadogo, l'essai prend une posture militante, une posture normative notamment lorsqu'il vise certains paliers de carence structurelle. Cette confusion entre description, analyse, prescription, pourrait peut-être affaiblir une certaine rigueur analytique quant à la crédibilité scientifique du travail », a-t-elle souligné.

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Les invités étaient mobilisés

Enfin, l’ouvrage coûte 10 000 F CFA. Il est disponible à Kulture Kibaré et à la Librairie Mercury.

Jean-Yves Nébié