7e édition de l’Albiweek : La cause des albinos a été défendue

Submitted by RedacteurenChef on Thu 12/06/2025 - 16:30
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Le 10 juin 2025, dans le cadre de la 7e édition de l’Albiweek qui se tient jusqu’au 15 juin, l’Association des femmes albinos du Burkina (AFAB), en partenariat avec plusieurs structures, a organisé un atelier de sensibilisation et de formation à l’intention des journalistes. Placée sous le thème : « La problématique du cancer de la peau chez les personnes atteintes d’albinisme au Burkina Faso : état des lieux et perspectives », l’activité s’est déroulée à l’Institut africain de management (IAM) à la ZAD à Ouagadougou.

Une vingtaine de journalistes ont ainsi été outillés sur les enjeux liés à l’albinisme au Burkina Faso. Trois panélistes sont intervenus pour enrichir les échanges.

Le Pr Nayi Zongo, cancérologue, a abordé le thème : « Albinisme, déficits et pathologies associées ». Il a rappelé que l’absence de mélanine chez les personnes atteintes d’albinisme les rend particulièrement vulnérables au cancer de la peau.

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Pr Nayi Zongo : « On peut guérir 100 % des cas si les lésions sont détectées à temps »

« Tous les albinos décédés depuis 2013 sont morts de ce cancer. On estime que 50 % d’entre eux développeront un cancer cutané au cours de leur vie. Pourtant, ces cancers peuvent être évités grâce à la prévention, la détection précoce et la chirurgie. Lorsqu’ils sont traités à un stade précoce – inférieur à deux (2) cm – ils se guérissent bien. Mais une fois métastasés, les traitements ne sont plus efficaces », a-t-il expliqué.

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Chirurgie de cas confirmé de cancer de la peau chez un albinos

Le cancérologue a par ailleurs annoncé une avancée majeure : « Les plus hautes autorités du ministère de la Santé se sont engagées à une prise en charge globale de tous les problèmes de santé liés à l’albinisme, dont le cancer ».

Moumini Niaoné, médecin spécialiste en santé communautaire, a, quant à lui, en visioconférence, centré sa communication sur « Le rôle des médias dans l’influence des politiques publiques en faveur des personnes atteintes d’albinisme ». Maïmouna Déné, présidente de l’AFAB, a livré un témoignage fort sur les « Difficultés sociales des personnes atteintes d’albinisme ».

Parrain de l’édition 2025, Pierre Omer Ouédraogo, chargé de projet pays du programme Benkadi au Burkina Faso, au sein du SPONG, a réaffirmé son engagement aux côtés de l’AFAB. 

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Pierre Omer Ouédraogo, parrain 2025 de l’AFAB
Pierre Omer Ouédraogo, parrain 2025 de l’AFAB

« Nous soutenons l’AFAB en tant que citoyens et acteurs engagés pour les droits des personnes vivant avec un handicap. Depuis 2021, via le programme Benkadi, nous accompagnons l’association dans ses plaidoyers nationaux et internationaux. Nous avons également contribué à l’acquisition d’un espace récréatif dans l’arrondissement 4, mené des actions de salubrité, de reboisement, et effectué des dons. Il est temps que d’autres ONG emboîtent le pas ».

De son côté, Maïmouna Déné a décliné le programme de l’Albiweek.

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Maïmouna Déné, présidente de l’AFAB

« Après cet atelier de formation des journalistes, nous tiendrons une table ronde le 13 juin avec les ministères de la Santé, des Droits humains, de l’Action humanitaire, ainsi que des institutions comme le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. L’objectif est d’aboutir à un document de recommandations pour l’inclusion des personnes atteintes d’albinisme dans la politique de gratuité des soins. Une opération de don de sang est également prévue le 14 juin, pour sensibiliser le public et briser les préjugés. 

À Maïmouna Déné de souligner qu’en dehors du manque de mélanine, les personnes atteintes d’albinisme sont comme toutes les autres. Elles peuvent donner et recevoir du sang. 

Elle n’a pas manqué de saluer le rôle déterminant des médias : « Les avancées que nous avons obtenues sont dues à l’appui des partenaires, mais aussi aux médias qui ont contribué à faire évoluer les mentalités. Aujourd’hui, les personnes atteintes d’albinisme sont plus visibles dans divers secteurs. Toutefois, dans certaines zones rurales, la stigmatisation persiste », a-t-elle regretté.

Présente depuis la création de l’Albiweek, Malika Ouattara, alias Malika la Slamazone, présidente de la Fondation Slamazone, a réaffirmé son engagement. 

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Malika Ouattara, alias Malika la Slamazone, présidente de la Fondation Slamazone

« Notre objectif initial est atteint. « Les autorités prennent désormais à bras-le-corps la question de l’inclusion. Le prochain défi est d’aller dans les zones les plus reculées pour recenser toutes les personnes atteintes d’albinisme et garantir une inclusion totale », a-t-elle déclaré.

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La photo de famille des participants

Un film documentaire émouvant, retraçant les témoignages de personnes atteintes d’albinisme, a été projeté avant les communications. L’atelier s’est achevé par des échanges nourris et des recommandations.

Abrandi Arthur Liliou